Un sage Japonais a dit : « c’est à la longueur de la route parcourue que l’on mesure la sincérité des gens ».
Nous, Vinyls, devons sans doute être sincères car des kilomètres, nous en parcourons à longueur d’année.
L’un des intérêts de ces voyages, c’est les rencontres. Pour peu que l’on s’intéresse aux autres, on découvre partout des gens extraordinaires, qui ont quelque chose de passionnant à raconter.
Quelque part dans la Bretagne profonde, du côté de Rostrenen, dans les Côtes d’Armor, il existe une petite ville de 1619 habitants appelée Maël-Carhaix. A à peine 15 kilomètres de là, il y a Carhaix-Plouguer, qui accueille le célèbre festival des « Vieilles Charrues » dont c’était la 22ème édition ce weekend.
Mais nous n’étions pas là pour remplacer Elton John au pied levé aux Vieilles Charrues (c’est peut-être pour ça que pour la première fois depuis la création, le festival a été en déficit – ça ne coûte rien de se la péter), mais pour fêter l’anniversaire de Jean-Louis.
Jean-Louis Jeannot est un puriste et un magicien du son, capable de faire revivre comme par enchantement les sonorités des années soixante en rénovant les vieux amplis, notamment les RV des Vinyls, les chambres d’échos, en rebobinant les micros des vieilles guitares.
Pour son soixante-dixième anniversaire, il avait organisé un concert avec les Vinyls et, en première partie, sa propre formation, dont il est le leader, les SunShads, excellent groupe instrumental, reprenant avec les mêmes guitares et le même son (et pratiquement le même talent), le répertoire des Shadows.
La particularité des SunShads est que tous les membres du groupe sont originaires de la région de Nice et de Monaco. Aussi, pendant les barbecues sous le cagnard de ce weekend (qui a dit qu’il pleuvait en Bretagne ?), l’accent des participants aurait pu nous faire croire qu’on était dans le midi et lors des rares silences au cours des conversations, on s’attendait à entendre le chant des cigales. Tous les amis, les voisins, les gens du village étant invités, on pouvait entamer une conversation avec un parfait inconnu et découvrir en lui ou elle une personnalité attachante.
Nous ne pouvons pas les citer tous, mais nous tenons à remercier en particulier nos hôtes pendant deux nuits. Il s’agit de Dédée et Gérard, d’une incroyable gentillesse. Et également de Claude qui, derrière un aspect de père tranquille discret, sait se montrer passionné et passionnant lorsqu’il conte ses expériences de vie. Celles-ci vont de la boxe (champion de France des poids légers), au Canal de Suez (marin lors de l’opération « Mousquetaire ») à sa carrière journalistique en passant par le syndicalisme et toutes ses rencontres avec les personnages illustres de l’époque.
Le plus difficile dans ces voyages (à part le retour) serait de se demander quel endroit, quels gens on préfère, car ça, c’est impossible. Ce que nous ressentons à chaque fois, c’est que loin des minorités gesticulantes médiatisées, il existe en France une majorité silencieuse de gens ayant du bon sens, de la gentillesse et pour qui l’hospitalité n’est pas un vain mot.
Au fait, me direz-vous, qu’en fut-il de la prestation des Vinyls ? Et bien je ne dirai pas « comme d’habitude », car il n’y a pas d’habitude, chaque concert étant une remise en question permanente, mais je pense pouvoir dire, en toute modestie, que nous haussons le niveau à chaque sortie et que nous serons bientôt prêts pour les plus grandes scènes.
GP