LES VINYLS ENFLAMMENT CHARTRES : DU ROCK AUTHENTIQUE POUR UN PUBLIC EN TRANSE

Chartres, 11 juillet 2025 – Chronique d’une soirée où le rock’n’roll n’a pas dit son dernier mot.
Sur la grande scène de la Place des Halles, un groupe au nom qui claque comme une époque : Les Vinyls. Troisième passage au ChartrEstivales, et pas un gramme d’usure au compteur. Mieux : les cinq gaillards déroulent leur set comme on déroule un tapis rouge au roi Presley lui-même. Devant eux, une foule compacte, électrique, qui dépasse les 3000 personnes. Ça danse, ça tape dans les mains, ça chante. C’est pas un concert, c’est une messe. Et l’autel, ce soir-là, c’est une batterie vintage, une Fender bien affûtée, une contrebasse qui claque et un sax qui rugit comme un big band en furie.
Jean-Claude Coulonge, fondateur-batteur à la frappe métronomique, mène la troupe d’une main sûre. À ses côtés, Alexandre Lucet balance sa voix comme un uppercut, dans un costume à payettes impeccable. Philippe Fessard, guitare lead vissée au corps, tricote des solos inspirés entre Shadows et Duane Eddy. Andras Mitchell, impeccable à la basse et à la contrebasse, donne la pulsation des fifties. Et Gérard Purec, guitare rythmique et saxophone à l’ancienne, ajoute le feu des clubs enfumés à cette machine bien huilée.
Leur spectacle « Rock’n’Roll Story » n’est pas une compile nostalgique. C’est un voyage en Cadillac rose à travers l’Amérique des années 50, jusqu’à l’explosion yéyé made in France. Bill Haley, Elvis, Gene Vincent, Eddie Cochran, puis Johnny, les Chaussettes Noires, les Chats Sauvages… Tous ressuscités en chair, en sueur et en décibels.
Et le public ? Hypnotisé. En osmose. Un public de tous âges, venu pour vibrer, pas
pour faire des stories Instagram. Les kids dansent, les anciens pleurent presque, et les murs de Chartres en frémissent encore.
Le groupe n’oublie personne dans ses remerciements : l’organisation aux petits soins, la sécu bienveillante, les ingés son et lumière au poil, et bien sûr ce public incroyable. Pas un débordement, pas une fausse note – sauf peut-être dans un solo de sax un peu trop sauvage, mais c’est ça, le vrai rock.
Un mot pour finir ? Oui : Chartres, ville de lumière et de riffs bien sentis, prouve qu’on peut faire la fête sans craquer d’allumettes. Et Les Vinyls ? Ils prouvent que le rock’n’roll, quand il est joué avec le cœur et la sueur, reste immortel.
Qu’on se le dise : le rock n’est pas mort. Il joue encore, amplis à fond, sur les pavés de Chartres.