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Musique - Page 27

  • A l’ombre des Sunlights

     

    En 1962, les frères Aldo, Sergio et Bruno Cogoni fondaient les Sunlights avec Jean-Paul Van Houte, puis Tony Menteau. Au début ils jouaient du Rock et excellents musiciens, ils devinrent suffisamment côtés pour accompagner Gene Vincent en 1963 dans sa tournée en Belgique et en France. Ils ne se contentèrent d’ailleurs pas de l’accompagner, mais ils faisaient eux aussi le show en se roulant par terre avec une énergie inimaginable. Sunlights, Gene Vincent, Vinyls

    Quelques années et aléas de la vie plus tard, les trois frères abandonnent la voie du Rock and Roll pour emprunter celle de la chanson française traditionnelle : « le déserteur », « Ne joue pas au soldat » « Maman, la plus belle du monde »... Le succès les y attend et Ils seront récompensés par sept disques d’or et de nombreux disques de platine. Leur mérite est d’avoir été un groupe à la fois original qui, sans jamais suivre la mode musicale, a su s’imposer en enregistrant des chansons oubliées du répertoire Français pour en faire des succès. Le livre hommage de Chantal Losfeld leurest d’ailleurs consacré. Sorti en avril dernier aux Presses du Midi, il s’intitule « Les Sunlights, chronique d’hier et d’aujourd’hui ».

    En ce 4 mai 2013, les Vinyls ont eu l’honneur d’assurer la première partie des Sunlights, désormais réduits à deux, leur frère Bruno étant décédé en 2007. Jacky Delmone, un remarquable chanteur et showman, crédité lui aussi d’une longue carrière, était également à l’affiche du spectacle se déroulant dans le magnifique Centre Marius Staquet de Mouscron en Belgique qui, pour l’occasion a dû refuser plus de cent spectateurs, la salle affichant complet depuis une semaine.

    Sunlights, les Vinyls, Mouscron

    Etant de la partie, nous avions forcément un regard différent de celui du spectateur venu simplement voir et écouter ses artistes préférés. Et ce qui nous a d’abord frappés chez Sergio et Aldo est leur professionnalisme. Leur façon naturelle d’occuper l’espace, leur présence sur scène montrent leur parfaite maitrise de cet art difficile de se produire devant un public. A travers leur répertoire, ils nous ont aussi rappelé à quel point les vrais chansons françaises étaient poétiques et éternelles (« la Mer », « les roses blanches » …). La nostalgie qui se dégage de leurs chansons ne les empêche pas de faire preuve d’un humour très fin. Mais aussi d’abnégation : Sergio frappé d’un méchant rhume souffrait d’un mal de gorge épouvantable et sa douleur, lorsqu’il allait chercher les notes aigues, était perceptible  de la salle. Mais il a tenu jusqu’au bout, chapeau !

    Nous avons eu le privilège de les accompagner dans l’ultime morceau de leur spectacle, « Quand on est musicien ». Là encore, nous avons ressenti que le travail est plus facile lorsqu’il est dirigé par de vrais pros. Quand je dis « ultime », le mot n’est pas exagéré, puisque les Sunlights avaient décidé de terminer leur longue carrière sur ce concert à Mouscron, une carrière qui pour Sergio s’est achevée comme elle avait commencé, à la contrebasse. En effet, pendant l’exécution de la chanson, il s’est emparé de la contrebasse de Jean-Philippe et a retrouvé les sensations de ses débuts, il y a cinquante ans. Pour nous, jouer avec les Sunlights fut donc à la fois un honneur d’accompagner leur sortie et un souvenir impérissable.

    Sunlights, Les Vinyls, Mouscron

    Leur talent, leur expérience, tous leurs disques d’or ne les empêchent pas d’être en dehors de la scène des hommes charmants, humbles et gentils.  Ils nous ont traités en amis, sur un pied d’égalité.

    Leur attitude prouve leur élégance, mais aussi la valeur des Vinyls. Si nous avions étés médiocres, les Sunlights auraient certainement été aussi gentils avec nous, car ils sont foncièrement gentils, mais peut-être plus condescendants également. Ce ne fut pas le cas, car nous avons produits un excellent spectacle qui restera dans les mémoires, avec un Alexandre déchainé.

    Ce soir-là, nous avons pris conscience que désormais, Les Vinyls jouent dans la cour des grands.

  • Quand les murs tombent

     

    Teddy BoysA leur apparition en Angleterre dans les années cinquante, les Teddy Boys, pour de nombreux parents, représentaient l’antéchrist. Pour beaucoup d’adolescents ils étaient au contraire, tout ce qu’ils auraient voulus être, sans pouvoir l’oser. Il faut dire qu’avec leur banane agressive devant, leur ducktail derrière, les rouflaquettes (pour ceux qui peuvent) et les tatouages qui tiennent chaud l’hiver, leur drape jacket et les Creepers, sans oublier la bouteille de bière toujours à portée de main, quand ils arrivent en ville, les bons bourgeois changent de trottoir.

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    C’est dire si nous nous demandions ce que nous, Vinyls, avec nos chemises bien repassées et notre répertoire basé pour l’occasion essentiellement sur Elvis, allions faire sur cette planète où nous risquions de passer pour des extra-terrestres au regard de ces zélateurs de Crazy Cavan, ces apôtres de Matchbox et des Riot Rockers et pour qui, au Walhalla du Rock & Roll, seul Gene Vincent trouve grâce.

    C’était au cœur de l’Yonne, pour la 4ème « Rock’n’Roll Party », au programme de laquelleTown Rebels.jpg figuraient d’excelleYann the CorupTED.jpgnts groupes, venus de France (Yann Corupted & the Convicts), d’Allemagne (The Town Rebels) et, en vedette, Cliff Edmonds, un formidable chanteur Anglais, accompagné par les mêmes Town Rebels.

    Cliff Edmonds.jpgEh bien, je dois dire que la mayonnaise a pris. Il faut dire que nous sommes tombés sur des gens, organisateurs et public, charmants, extrêmement accueillants, qui nous ont tout de suite intégrés et nous ont même fait l’honneur d’apprécier notre show, au point où nous sommes repartis avec trois concerts en vue, dont l’un à Düsseldorf.

    Ceci amène plusieurs réflexions. La première est que, quel que soit le public devant lequel jouent les Vinyls, que ce soient des papis boomers, ou des étudiants comme ce fut le cas au Zénith d’Orléans ou encore des Teddy Boys, ça fonctionne et nous laissons une impression indélébile.

    L’autre réflexion est que, quelles que soient les différences que l’on puisse présenter, que ce soit dans le look ou les goûts musicaux, dans l’approche de la vie ou de tout ce qu’on veut, à partir du moment où on a du cœur, on finit toujours par s’apprécier et se respecter mutuellement. C’est aussi une leçon pour tous ceux qui, au contraire, mettent en avant leurs différences comme si c’était des marques de supériorité, ceux qui construisent des murs de cons, ne se rendant pas compte qu’eux-mêmes devraient y figurer en priorité.

    Non, je ne m’énerve pas, j’explique !

    Dès le début du mois de mai, d’ailleurs, nous serons confrontés encore à un autre public : ce sera en Belgique pour un spectacle dont les vedettes sont les Sunlight, groupe fondé dans les années 1960 et dont le répertoire est composé de chansons telles que « le déserteur » de Boris Vian, « les roses blanches », chanson initialement interprétée par Berthe Sylva. Leur Best-of sorti en 2004 a été disque de platine en Belgique. Mais encore, en 1963, ils ont également accompagné Gene Vincent sur la scène de l’Ancienne Belgique à Bruxelles. Autre changement pour nous, la configuration du Centre culturel Maurice Staquet de Mouscron où se déroulera le concert, ne permet pas aux danseurs de s’exprimer, ce qui nous change de nos prestations habituelles.

    sunlights-web.jpg

    Toutes ces expériences ne peuvent que nous enrichir et nous permettre de nous améliorer encore et encore.

    GP

  • Du côté de chez Seb

    Comme Marcel Proust, longtemps, je me suis couché de bonne heure, mais ce ne fut encore pas le cas samedi 6 avril chez Sébastien, en son restaurant « Côté Lac » à Ollainville dans l’Essonne et les jeunes filles en fleurs avaient pris suffisamment de maturité pour danser le Twist et le Madison jusqu’à plus d’heure avec Les Vinyls.

    Je n’ai jamais vu le Côté Lac aussi rempli. Il faut dire qu’il y avait une double soirée : un concert Live des Vinyls et, dans la seconde salle construite depuis peu, une soirée Disco animée par un jeune DJ très sympathique.Rock, Chats Sauvages, Eddie Cochran, Chaussettes Noires, Elvis Presley

    Notre public est désormais constitué d’amis qui nous suivent à chaque concert et de personnes qui ne nous connaissent que par ouï-dire et qui souhaitent nous découvrir. Tous sont unanimes et trouvent le groupe super, dégageant une grande énergie, qu’il y a osmose parfaite entre nous, enfin, que des commentaires dithyrambiques. Ceux qui nous suivent partout nous disent après chaque concert « c’était encore mieux que la dernière fois ». Pour nous c’est un encouragement à faire encore mieux la prochaine fois. La prochaine fois c’est d’ailleurs bientôt, puisque nous participerons à un festival Rock le 20 avril dans l’Yonne, puis nous serons en Belgique le 4 mai, en Normandie le 7, avant de revenir dans la région Parisienne au Théâtre de la Vallée de l'Yerres de Brunoy, le vendredi 17.

    Nous aimons bien nous produire au Côté Lac en raison de l’accueil sympathique de Sébastien et de ses collaborateurs, de la chaleur du public et même de l’étroitesse de la scène nous obligeant pratiquement à jouer au milieu des gens qui dansent, ce qui nous rapproche (un peu par la force des choses) d’eux.