Born to be Wild
Une passion, c’est comme un rêve, l’élixir d’éternelle jeunesse.
Avec Les Vinyls, nous en avons rencontré des passionnés : ceux des maquettes de trains à Brunoy ou ceux des Shadows en Bretagne et bien d’autres.
Samedi 26 juillet, nous sommes entrés dans le monde des Bikers à Couches en Bourgogne, pour le 16ème rassemblement de motos organisé par HDC Macadam Motors, pour lequel 800 bikers venus de Belgique, d’Allemagne ou du Danemark, en tout près de 3 000 passionnés sont venus participer aux trois jours que dure le festival.
La difficulté d’une passion est de la gérer en trouvant l’équilibre avec la famille et le travail. En ce qui concerne la moto, nous pourrions dire qu’il y a les « softs » qui sortent leur magnifique machine le dimanche quand il ne pleut pas et qui gardent un look leur permettant d’aller au bureau le lundi, ce qui ne les empêche pas, lorsqu’ils chevauchent leur terrible engin d’être Dennis Hopper, Peter Fonda ou Marlon Brando dans leur tête. Et puis il y a les « hards », avec les tatouages, la barbe à Billy Gibbons, les boucles d’oreilles et les piercings.
La difficulté de l’exercice est de ne pas tomber dans le sectarisme de ceux qui ne jurent que par Harley Davidson et « cassent de la japonaise » lors de leurs rassemblements ou comme ceux qui jugent la musique uniquement à travers les lunettes de Hank Marvin.
Rien de tout cela au festival de Couches. Les rutilantes Harley étaient alignées à côté des belles japonaises et des fringantes Triumph. Tous chromes biens astiqués dehors, d’étonnantes pièces de collections, voire de musées, étaient garées près de monstres à trois roues presque aussi gros que des camionnettes. Et le tout dans une superbe ambiance conviviale et festive où les « softs » venus en couples ou en famille avec les enfants côtoyaient les « hards » le casque de Wyatt (Captain America) dans une main et la canette de bière dans l’autre.
Notre inquiétude était de savoir si cette ouverture d’esprit des participants et visiteurs s’appliquait aussi à la musique. Nous pensions en effet que les goûts musicaux des bikers commençaient à Steppenwolf et s’arrêtaient à ZZ Top ou ACDC. Qu’allait donc être notre sort, avec notre Rock’n’roll propret d’Elvis, des Chats et des Chaussettes ? Surtout qu’avant nous, deux pointures avaient enflammé le public : en première partie, Showtime, groupe de hard-rock années 80, originaire des Yvelines, qui a joué au Jamel Comedy Club, qui tourne régulièrement en France et en Europe, a fait une mini-tournée aux États-Unis, et a joué le 19 juin au Hellfest. Venait ensuite Rockbox, très originale fanfare rock qui vient de Toulouse, reprenant des standards des années 70. Conquis par l’enthousiasme et l’originalité de ce groupe, qui vient de chauffer leur public, Deep Purple les a invités en 1re partie de leur tournée au Royaume-Uni en 2013.
Nous avons pu nous rendre compte dès le début de notre « Rock’n’roll Story » que nos inquiétudes n’étaient que des préjugés infondés, puisque nous avons fait un malheur, au point où à 3 heures du matin, le public en réclamait encore. Après le spectacle et même le lendemain matin à l’hôtel, nous avons eu de longs échanges extrêmement chaleureux et sympathiques.
Finalement, on peut se demander si ces gens qui sortent de l’ordinaire, tels les Teddy Boys ou les Bikers qui jadis, quand ils arrivaient en ville, faisaient changer les gens de trottoir et mettaient la panique sur les boulevards, ne seraient pas aujourd’hui entrain de donner une leçon de paix et de tolérance au monde.
GP