Retour aux sources
Saint Florentin est une petite ville de Bourgogne comptant moins de 6000 habitants. A part un ancêtre de Gaston Gallimard des éditions du même nom, l’historiographe Jacob-Nicolas Moreau et quelques politiciens plus ou moins obscurs, aucune gloire notable n’y est née. Jean-Claude Coulonge, batteur et fondateur des VInyls a donc encore sa chance d’avoir un jour sa statue sur la place de la mairie, puisque lui aussi a vu le jour à Saint Florentin.
Malgré l’attachement qu’il porte à sa ville de naissance, les méandres des dates de concerts ne l’avaient jamais amené à s’y produire. Il a fallu attendre le 20 septembre 2014, soit plus d’un demi-siècle après ses débuts de musicien, pour qu’il puisse enfin assouvir son désir.
La municipalité, par l’intermédiaire de Cillia, la responsable de la communication et des festivités avait superbement préparé la venue du groupe en mobilisant toutes les associations, en collant de grandes affiches sur les lieux stratégiques et de petites chez tous les commerçants. Ainsi, lorsqu’on rentre dans un café pour y boire une bière et qu’on s’entend dire « salut les Vinyls », on a l’impression d’être devenus les Rolling Stones.
Le temps était lourd et on craignait même de la pluie. Pourtant, dès huit heures, le public a commencé à confluer vers la magnifique scène préparée sur le parking de la mairie, là où un jour il y aura la statue de Jean-Claude et, à 21 heures, plus de 300 personnes attendaient avec impatience et enthousiasme le début du concert.
Inutile de le dire, nous aurions pu continuer à jouer toute la nuit, tant les Florentinois amateurs de rock authentique, ainsi que les amis des Vinyls venus de Migennes, de tout le département, mais également de Seine et Marne, de Paris, d'Orléans et d'encore plus loin, sans oublier tous les Maires de plusieurs Communautés de Communes étaient transportés par le son des instruments, la voix du chanteur et la bonne ambiance régnant sur scène. Sans doute que chacun des membres du groupe voulait donner encore plus que d’habitude pour montrer à la ville qu’elle pouvait être fière de son natif.
Indépendamment du talent des Vinyls, la soirée, dont l'instigateur n'est autre que Monsieur Yves Delot, Maire de Saint Florentin, n'aurait pas eu un tel succès sans le journal l'Yonne Républicaine, dont les articles avant et après le concert ont suscité un grand intérêt chez tous les lecteurs et qui a même délégué un journaliste pour couvrir l'événement. N'oublions pas non plus le talent de Patrick Latour à la lumière et Philippe de Bovée au son, les ingénieurs de la société Auxerre Sonorisation.
Comme on le sait, le monde est tout petit. Au sein du public, il y avait un Texan venu suivre sa femme française qu’il avait rencontrée aux États-Unis. Qu’un américain vienne habiter un bourg de l’Yonne et assister à un concert de Rock’n’roll est déjà peu commun. Mais le fait qu’au cours de la discussion on découvre que cet Américain et son épouse aient acheté la maison des Coulonge où est né Jean-Claude, dépasse l’entendement. Le plus beau de l’histoire est que cet Américain nous a assuré qu’avec nos instruments, notre son, le jeux des musiciens et notre chanteur, dont l'anglais est parfait, notre spectacle aurait un grand succès en Amérique. Or, le fait est que nous projetons d’aller dans un an et demie à Memphis, ville où les pionniers du Rock’n’roll, Elvis Presley, Carl Perkins en tête ont enregistré. Ses propos nous ont confortés dans notre détermination. Notre rêve américain en quelque sorte…
GP