Lorsque l’être humain est infecté par un virus, son corps l’en averti en manifestant des symptômes tels que de la fièvre, des boutons, de la toux et autres. En fonction de la gravité de la maladie et de l’aptitude du médecin, le malade peut guérir ou mourir.
C’est la même chose pour notre planète. Elle est gravement malade et elle en manifeste les symptômes au moyen de phénomènes de plus en plus cataclysmiques. Et son virus est le plus grave qui soit. Il s’appelle « l’être humain ». Ce dernier, lui-même malade des poisons que sont la colère, la cupidité et la stupidité, s’est crû autorisé et capable de dominer la nature. Mais rassurez-vous, comme on voit un frêle brin d’herbe traverser l’asphalte d’une autoroute ou une petite fleur surgir du béton, un jour la nature va reprendre ses droits, redevenir luxuriante, exhalant un air pur et la planète guérira ; sans nous.
Non seulement la cupidité de l’être humain le pousse à scier la branche sur laquelle il est assis en s’adonnant à la déforestation, à l’urbanisation galopante, à la pollution, à la surpêche, la mondialisation, mais sa stupidité l’entraîne à agir contre le bon sens et sa colère à vouloir régler les choses par la violence (physique ou verbale), la critique, la haine. Et ça, que ce soit du plus bas de l’échelle sociale, avec les rodéos urbains, la drogue, les querelles de voisinage, les disputes familiales, au plus haut en faisant la guerre ou en mettant de l’huile sur le feu là où il n’y en a pas encore. L’un montre ses muscles et l’autre en fait autant, alors que, comme l’énonce ce proverbe Japonais « Le Faucon intelligent ne montre pas ses serres », la sagesse demanderait à ce que chacun calme le jeu en cachant sa puissance, de manière à rassurer son interlocuteur.
Dans ce contexte, situé entre deux épidémies, après la canicule provoquant sécheresse et incendies et avant les pluies diluviennes causes d’inondations, en attendant la guerre, il est difficile aux organisateurs de spectacles de se projeter dans cet avenir incertain et de mettre en place des événements festifs.
En ce qui nous concerne, nous Les Vinyls, nous n’avons eu pratiquement aucun concert au cours des années Covid : une cinquantaine de projets annulés. Là, en ce moment, ça repart doucement, mais nous avons le sentiment que progressivement, nous allons atteindre notre vitesse de croisière habituelle d’avant pandémie. Pour l’instant, nous n’en sommes qu’à onze concerts depuis le début de l’année, mais nous sommes convaincus que la machine s’est remise en marche.
Plan B
Le 1er juillet, nous nous produisions aux Terrasses d’été d’Evry Courcouronnes. Bon accueil, bon public, bonne sono, tout allait bien, sauf que…
Le lendemain après-midi, 2 juillet, nous étions programmés à la Cavalcade de Bleury, à Poilly-sur-Tholon (89). Or, coup dur, Alexandre, notre chanteur, nous appelle le matin pour nous informer qu’il avait de la fièvre, toussait et n’était pas en mesure d’assurer son rôle ce jour-là. Impossible d’annuler, il fallait y aller. Qu’à cela ne tienne, c’est Francky Gunbo, le Lead Guitar du groupe qui a accepté de tenir les deux rôles de guitariste soliste et de chanteur. Nous avons bien entendu adapté la setlist en fonction du propre répertoire de Francky et donc de jouer des morceaux que nous n’avions jamais joué ensemble.
Ce jour-là, Francky a pu mettre en avant non seulement son extraordinaire talent de guitariste qu’on lui connaît, mais, également, ses talets de chanteur et de chef d’orchestre. Le groupe dans son ensemble, a montré sa capacité d’adaptation et sa cohésion, capacités renforcées et facilitée par la solide amitié qui relie ses membres.
Et même si certains spectateurs ont été déçus de ne pas voir Alexandre, le groupe a trouvé là un super plan B en cas d’autre coup dur, ce que nous ne souhaitons toutefois pas.
Abondance
Les 13 et 14 août, les Vinyls étaient invités par la municipalité d’Abondance pour animer les festivités du 15 août.
Abondance, dont le nom donne déjà envie d’y aller, est une commune de Haute Savoie peuplée d’un peu moins de 1500 habitants. C’est au départ une station de sports d’hivers, mais grâce à un conseil municipal actif et inventif, mené par son maire, Monsieur Paul Girard-Despraulex, en hiver comme en été, elle arrive à multiplier par six son nombre d’habitants en faisant venir les touristes par des programmes attractifs.
L’abondance que l’on trouve à Abondance n’est pas seulement matérielle, avec sa race de vaches, son fromage, ses saucisses, elle est aussi dans les cœurs. De notre arrivée à notre épart, nous avons été accueillis chaleureusement, généreusement, par des gens gentils, une organisation parfaite, un public réceptif avec, au premier rang une dizaine de petits enfants qui dansaient sur la musique d’Elvis Presley, Carl Perkins et autres Chaussettes noires et Gene Vincent, sans jamais avoir entendu prononcer le mot ‘Rock’n’roll. Des vocations sont peut-être nées au cours de ces deux soirées.
Il se trouve que ce dimanche 14 août coïncidait avec le dixième anniversaire de la présence d'Alexandre Lucet au sein des Vinyls.
Le 14 août 2012, en effet, Alexandre se produisait pour la première fois en public en tant que chanteur des Vinyls. Il avait alors 19 ans et ça se passait au Festival de Molène dans le Finistère. L'évocation de ces dix années de communion avec le groupe a suscité chez lui une vive émotion et le public, tout aussi ému a assisté à cette scène touchante où Alexandre s'épanchait sur l'épaule de Jean-Claude Coulonge qui présentait le groupe.
Dans tout concert ou spectacle, il y a ceux qui sont dans la lumière, les artistes sur scène, et ceux qui, bien qu'ils s'occupent justement de la lumière sont dans l'ombre, avec leurs collègues du son. Sans eux, rien ne se ferait. C'est pourquoi, nous tenons toujours à remercier les ingénieurs son et lumières pour aide et leur efficacité. En outre, à la fin des deux concerts, Michel, l'ingénieur du son a "fait le bœuf" traditionnel avec nous en jouant de l'harmonica sur plusieurs titres pour clôturer les deux concerts. Bravo Michel !
En prime, nous avons reçu une touchante statue représentant un guitariste, sculptée par Doudou, qui travaille le bois à la tronçonneuse et qui restera en bonne place dans le musée des Vinyls.