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Musique - Page 32

  • Mythique

    Certains lieux éveillent en nous des souvenirs oubliés, des émotions et des sentiments indéfinissables.

    Lorsque ces sensations sont communes à tous, on dit alors que ces lieux sont « mythiques ».

    Pour un musicien, un chanteur, le lieu mythique par excellence est l’Olympia de Paris. A l’époque de Bruno Coquatrix, « passer à l’Olympia » était synonyme de consécration. Même aujourd’hui, où il existe de plus grandes salles de spectacles, où les vedettes jouent dans des stades et qu’il est sommes toutes plus facile de passer à l’Olympia, jouer sur cette scène « mythique » (les Vinyls l’ont fait déjà deux fois) foulée par un si grand nombre de stars reste un sommet dans la vie d’un artiste.

    Il existe une autre salle mythique que pourtant bien peu connaissent. Il s’agit de l’Escale de Migennes.

    Escale,Migennes,Rock?Vinyls,Johhny HaalydayQui d’ailleurs, à part les Bourguignons, connait Migennes ? Pourtant, à l’époque où les trains étaient tractés par des locomotives à vapeur, la gare de « Laroche-Migennes », située à 150 km de Paris, était une halte obligatoire pour changer les machines et faire le plein d’eau. Cette petite ville était florissante, au point où 3000 employés de la SNCF y travaillaient. C’est là, au bord du canal de Bourgogne, que Michel Wattelier reconstruisit en 1950, le cabaret l’Escale, une première fois détruit par les bombardements de la seconde guerre mondiale. Le premier artiste à y passer fut Gilbert Bécaud. Par la suite, tous les grands noms de la chanson française, Charles Trenet, Jaques Brel (qui y chanta pour la première fois « les bonbons »), Charles Aznavour, Sydney Bechet, Juliette Greco, Jean Ferrat, les Chaussettes Noires et tant d'autres...,  prirent l’habitude d’y roder leur spectacle avant de se produire à l’Olympia, de sorte que l’Escale était surnommée « la petite Olympia ».

    Avec l’avènement des locomotives électriques, la ville de Migennes retourna progressivement à sa torpeur provinciale et l’Escale tomba en décrépitude, jusqu’en 2004, où la municipalité et l’association AGEM Migennes, nouveaux propriétaires reconstruisirent le cabaret qui aujourd’hui a retrouvé son allant d’antan.

    Bien sûr, de nos jours, il ne viendrait pas à l’idée des stars de roder leur spectacle à Migennes et peut-être même que Johnny Hallyday a oublié que c’est là, le 16 avril 1960, qu’il honora à 17 ans son premier contrat professionnel, en première partie du spectacle de Jean Constantin. Pourtant, lorsqu’on pénètre dans cette salle et qu’on y voit les photos des artistes ayant foulé sa scène, on est saisi par quelque chose d’indéfinissable nous obligeant presque à parler à voix basse, comme dans une cathédrale, comme si on ne voulait pas déranger l’âme de ces hôtes illustres.Escale,Migennes,Rock,Vinyls,Johhny Haalyday

    Le 24 novembre prochain, les Vinyls seront en concert sur la scène de ce mythique cabaret. Avec désormais deux enfants du pays dans leurs rangs, le batteur et fondateur du groupe Jean-Claude Coulonge et le chanteur, Alexandre Lucet, qui joueront « à domicile », il est sûr que les cadres de leurs aïeux vont trembler (d’allégresse) sur leur mur. Nous pouvons nous attendre à un concert mémorable qu’il ne faut rater sous aucun prétexte.

    GP

  • Dans la douleur… Et dans la joie

    Alex.jpgAprès l’annulation du concert de Sochaux, les Vinyls avaient hâte de retrouver la scène et de tester leur nouveau spectacle, ainsi qu’Alexandre leur nouveau chanteur. Pour cela, nous avions une occasion grandeur nature avec le 1er Fest’île à Molène.

    Lionceaux, MolèneAu programme, il y avait aussi les Lionceaux, groupe qui fait partie de la légende des sixties depuis plus d’un demi siècle, dont Herbert Léonard fut l’un des chanteurs et qui a également accompagné Johnny Hallyday. Inutile donc de rappeler la qualité de ce groupe dont le répertoire actuel est centré sur le Rock anglais des Shadows, des Beatles et de Cliff Richard dans leurs versions en Français.

    Country side, Molène, Ice CreamIl y avait également Gwennaëlle Le Grand, formidable chanteuse, jouant en même temps de la guitare ou de la basse avec les mains et de la batterie avec les pieds et Henry « Requin » Jaouen, extraordinaire guitariste, qui à eux deux forment un véritable trio s’appelant « Country Side » lorsqu’ils interprètent de la musique Country Rock de Johnny cash ou de Willie Nelson et « Ice Cream », lorsqu’ils élargissent leur répertoire éclectique à l’infini à Police, Santana, Doors, Dire Straits, Joan Jett etc.

    Quant aux organisateurs de Fest’île Molène, il s’agissait de Nouvelle Vague, une association ayant pour objet le soutien dans différents domaines aux personnes âgées, handicapées ou vivant dans la précarité, sous la forme d’aides sociales, morales, technique et des conseils. C’est dire si déjà, ces gens ont du cœur.

    Nous étions donc en pleine effervescence et excitation d’avant concert, lorsque François, notre bassiste nous annonce son départ du groupe pour des raisons de santé. Le ciel nous tombait sur la tête, à se demander si les Vinyls n’étaient pas maudits et si nous pourrions un jour faire ce premier concert tant attendu.

    Dans le même temps, nous apprenions la défection de Roger, le soliste des Lionceaux, hospitalisé en urgence. Du coup, c’était le festival lui-même qui était remis en question.

    L'enfant tant attendu, tant désiré, semblait se présenter par le siège.

    Heureusement la vieille amitié liant les Vinyls aux Lionceaux et la solidarité entre ces deux groupes eut raison du mauvais sort et il fut décidé que Patrice, le soliste des Vinyls remplacerait Roger et que Guy, bassiste des Lionceaux remplacerait François.

    Patrice, déjà en vacances en Bretagne fit le déplacement jusqu’à Reims pour répéter avec les Lionceaux et apporter à Guy les partitions de basse, puis revint dans la région parisienne pour faire une ultime répétition avec les Vinyls la veille du départ pour Molène.

    L’association Nouvelle vague avait d’ailleurs eu ses propres soucis, puisque le Fest’île prévu à l’origine sur le port pour profiter de l’affluence liée aux fêtes de la mer, dut s’expatrier sur les hauteurs de l’île, en pleine nature, avec par ailleurs une vue magnifique, en raison d’une « querelle de personne ». Une scène faite avec les moyens du bord, constituée d’un podium de 15 m², auquel deux remorques de tracteur furent ajoutés fut montée près des terrains de foot de l’île.

    Matos.jpgLe jour du concert, Gwennaëlle et Henry, malgré l’heure tardive à laquelle ils s’étaient couchés la veille, étaient déjà à pied d’œuvre dès 8 heures du matin pour installer le container de matériel de sonorisations et d’éclairage qu’ils avaient apporté.  A cette heure, une petite pluie comme on sait les faire en Bretagne tombait sur Molène. Tout le monde espérait que le vent chasserait cette ondée qui risquait de gâcher la fête. Malheureusement, le vent tournait et semblait ramener inexorablement les nuages au dessus de Molène, comme un chien de berger rassemble les moutons. Finalement, à une demi-heure du début du festival, contraint par la pluie qui se transformait parfois en déluge, Lionel, responsable de l’association prit la (sage) décision de rapatrier le spectacle dans la bâtisse servant un peu de salle des fêtes, située à une trentaine de mètres devant le podium.

    Vinyls drapeau.jpg

    Alors, tout le monde se mit à courir l’un avec la grosse caisse, l’autre avec des guitares, un autre avec des hauts parleurs, tout ça sous le déluge.

    La bâtisse, vieille de 70 ans qui au départ devait servir de lieu de restauration et de buvette (très important la buvette) alternat entre salle de restaurant en mettant les tables et salle de concert en les enlevant, puis en les remettant pour le soir, et ainsi de suite.

    Tout ça pour dire que, contre vents et marées le 1er Fest’île s’est finalement formidablement bien passé.

    Vinyls.jpgEt alors, me direz-vous, qu’en est-il d’Alexandre, comment a été sa première scène avec les Vinyls ? Et bien je dois dire que si nous savions d’avance, à travers les répétitions qu’Alex était un super chanteur, nous avons découvert ce jour là un grand showman, capable de mettre n’importe quel public dans sa poche et de faire se transcender le groupe lui-même. Avec lui, les Vinyls ont une voie royale ouverte devant eux. De plus, un nouveau bassiste semble être sur le point d’intégrer le groupe.

    Boeuf.jpgPour terminer, il serait injuste de ne pas attribuer le succès du Festival de Molène à l’association Nouvelle vague et à ses bénévoles qui ont travaillé pendant un an et demie à ce projet : son président en tête, Lionel MASSON (Tata Yoyo) et ses collaborateurs, on ne saurait les citer tous, sans oublier Rachel, notre logeuse, Claude, le gendarme fan des Chaussettes Noires et d’Eddy Mitchell, grand collectionneurs de disques en vinyles, et son jeune collègue.

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    Ils ont tous été formidables et ont travaillé parfois dur et tard, toujours avec le sourire et la plus grande des gentillesses. Personne d’entre nous ne connaissait l’île de Molène. Mais nous pouvons dire à présent que dans ce monde en guerre, mis à feu et à sang par des fous furieux qui n’ont presque plus rien d’humains, un petit village peuplé d'irréductibles Bretons résiste encore et toujours à la folie meurtrière qui les entoure pour faire de cet îlot une oasis de paix.

    En dix ans d’existence, les Vinyls en on fait des concerts. Toutefois, celui-ci est sans équivoque le plus attachant humainement. Imaginez tous les bénévoles venus sur le quai accompagner les musiciens, tombant en larmes dans les bras les uns des autres et restant à agiter les bras et les mouchoirs jusqu’à ce que le bateau se confonde avec la ligne d’horizon. Incroyable.

    Nous avons rencontré des organisateurs, des gendarmes, une logeuse, nous avons quitté de véritables amis. Nous sommes fiers d’avoir participé à ce 1er Fest’île Molène qui, comme tous les grands festivals a commencé modestement, mais qui, dans l’avenir, on peut en être assuré, connaîtra le succès qu’il mérite au point où il faudra sans doute agrandir l’île.

    A Molène, nous avons tourné une des plus belles pages de l’histoire des Vinyls. A présent il va falloir en écrire d’autres. Nous espérons simplement que l’une d’entre elle se tournera de nouveau sur cet îlot cher à notre cœur.

    Kenavo va mignouned

     Coucher de soleil.jpg

  • Le flop d'une nuit d'été pourri

    Suite à la défection de leur ancien chanteur, les Vinyls ont décidé d’annuler tous les concerts pendant environ six mois, le temps de se retourner en trouvant un remplaçant et qu’il soit au point. Chose fut faite de manière parfaite avec l’arrivée d’Alexandre au sein du groupe au mois de mai.

    On se préparait donc doucement pour la première échéance, le Fest’ïle de Molène du 14 août, quand un ami des Vinyls ayant appris le désistement d’un autre groupe devant jouer à Sochaux le soir du 13 juillet, parla de nous au comité des fêtes et nous fûmes engagés. Ce plan changeait notre programme, mais nous avons accepté avec joie, car nous connaissons la région, ayant été accueillis de manière formidable l’année d’avant dans le même département à Baume-les-Dames. Nous avons même créé gratuitement l'affiche du concert.Affiche Sochaux.web.jpg

    Du coup, il fallait mettre les bouchées doubles afin d’assurer parfaitement le soir du 13, pour le premier concert des Vinyls nouvelle formule. Des répétitions marathons se sont ainsi succédées jusqu’à deux jours avant le concert. Nous étions prêts.

    Le matin du 13, lever très tôt, chargement du matériel dans les voitures jusqu’au goulot, car curieusement, à Sochaux ils n’ont pas de sono, de sorte que nous avons dû apporter la nôtre, et départ en bande dispersée, puisque nous n’habitons pas tous dans la même région.

    Or, coup de théâtre : à 10 heures, alors que nous étions déjà tous en route, un membre du comité des fêtes de Sochaux téléphone à Jean-Claude, responsable des Vinyls pour lui annoncer que la mairie annulait le concert en raison du mauvais temps. Dès lors, rapatriement d’urgence de tout le monde chez Alexandre pour une répétition et un mini concert impromptu. Tout le monde sauf un (moi) qui n’ayant pas branché mon portable n’appris la nouvelle qu’une fois arrivé chez notre amie de Baume-les Dames, à 40 kilomètres de Sochaux.

    Tout ça c’est bien gentil, mais nous avons quand même fait des efforts, dépensé de l’énergie et de l’argent dans l’essence et les péages. Vers qui se retourner pour au moins être dédommagés ? Vers un fonctionnaire de mairie zélé (si, si, ça existe) qui n’était pas en RTT ce jour là et ne voulait pas se mouiller des fois que, la société actuelle étant devenue procédurière à outrance, quelqu’un ayant attrapé un rhume porte plainte « pour connaître la vérité », comme on dit maintenant ? C’est vrai qu’en ce moment, ils ont d’autres Lions à fouetter, à Sochaux.

    Vers le nouveau gouvernement qui, malgré les promesses électorales ne parvient pas à faire en sorte qu’il fasse beau au mois de juillet ?

    Vers l’ancien gouvernement qui était certainement au courant qu’il ferait moche ce jour là et n’a rien dit pour mettre le nouveau dans l’embarras ?

    Finalement, même s’il y a eu une révolution un 14 juillet de je ne sais plus quelle année, rien n’a vraiment changé : les fastes de l’Elysée ont remplacé ceux de Versailles et les petits, les faibles, le peuple quoi, n’aura jamais gain de cause devant les puissants, qu’ils soient grand actionnaire de multinationale ou employé de mairie.

    Vous me direz, huit mille emplois supprimés et un concert annulé, ça n’est pas du tout la même dimension, ni  n’a les mêmes répercutions. Certes, mais le processus est identique. Un coup de tampon au bas d’une feuille de papier et c’est réglé. Dégagez, allez vous faire voir ailleurs ! D’ailleurs, vous n’avez jamais existé !

    Heureusement qu’il reste le Rock & Roll. Rendez-vous donc, comme prévu le 14 août sur l’île de Molène.