Le sentier de la paix
Chez moi, nous avons eu notre première télé en 1954. J’avais alors 6 ans. Chaque jour, nous étions tous rassemblés devant le téléviseur même avant que ne commencent les émissions à 13 heures et à 19 heures et parfois même après que les programmes, « la piste aux étoiles » ou les cinq dernières minutes » (bon dieu mais c’est bien sûr ! » se soient arrêtés. On regardait la mire sur fond de Carnaval Romain de Berlioz comme des demeurés en attendant qu’il se passe quelque chose.
Le dimanche après midi, avec mon père, nous regardions le western. Tous ces films étaient d’un manichéisme outrancier. Les bons n’étaient que bons et les méchants que méchants. Et puis, il y avait les Indiens. Eux, ils étaient toujours dans la catégorie des méchants. A chaque fois qu’on les voyait, juchés sur leurs chevaux en haut de la montagne prêts à attaquer les diligences, leur apparition était accompagnée d’une musique guerrière avec le son des tamtams comme dans l’intro d’Apache des Shadows.
Dans ces films, on oubliait volontiers que ces cruels sauvages sans-cœur n’étaient en fait que des gens vivant avec la nature et se défendant contre des envahisseurs étrangers qui venaient leur voler leurs terres, leur imposer une culture et une religion dont ils n’avaient rien à faire et les massacrer au passage. Il est curieux de voir aujourd’hui que rien n’a vraiment changé. Mais ça c’est une autre histoire.
Certains se sont pris de passion pour la culture américaine dépeinte dans les fils de cowboys, imprégnée de l’atmosphère de la ruée vers l’or, des frères Dalton, de Calamity Jane et de bien d’autres.
Moi, quand j’étais petit, avec mes copains, on se déguisait pour jouer aux cowboys et aux indiens. Ces passionnés, eux, ne se déguisent pas. Ils sont complètement imprégnés du personnage qu’ils représentent. Jessie James, Wyatt Earp, Geronimo sont toujours vivant sous leurs traits.
Geronimo (c’est le seul nom que je lui connais) est habité du célèbre Apaches homme-médecin et guerrier, mort en 1909. La première fois que je l’ai vu, c’était à un festival Country. Il était debout, les bras croisés sur sa poitrine, le torse nu malgré le froid, devant son tipi. Impressionnant. Mais aussi passionnant et charmant. Chaque année, il organise son « Festival Américain » en Normandie. Pour la quatrième édition, il a invité Les Vinyls.
Super ambiance, avec tous ces cowboys et ces indiens et ces femmes habillées de robes à crinolines, les tipis, le saloon sans oublier les voitures américaines de collection.
Ce qui réconcilie les cowboys et les indiens, outre la bière, c’est la musique. Country, bien entendu. C’était très impressionnant de les voir tous alignés sur la piste de dance, Stetsons vissés sur la tête, à danser ensemble les danses en ligne telles Toes, Hooked on Country et autres Billy’s dance et Wild Stallion.
Et puis, vers 21 heures, ce fut au tour des Vinyls de monter sur scène. Là, plus personne ne dansait. Il faut dire que si le Rock’n’roll est le rejeton de la musique Country et du Blues, ça ne se danse pas de la même manière. Las, certainement d’une journée de danse en plein soleil, ils étaient tous assis, tournés vers la scène, comme s’ils assistaient à une sorte de messe. En moins rasoir, puisqu’ils marquaient le rythme de la tête et des pieds, l’air approbateur. A la fin, ils nous firent une ovation et en redemandèrent.
Pour finir, traditionnel bœuf avec deux invités : Loup Gris, l’indien de Triqueville dans l’Eure, qui vit dans un tipi comme un Mohawk de la fin du 18ème siècle et Alain Dumont, chanteur des Lionceaux, qu’on ne présente plus.
Ce petit retour dans l’ambiance western de notre enfance, nous a revigorés.
Merci Geronimo
GP
Commentaires
Salut les VINYLS, toujours les bons mots et belles phrases de Gérard .
Superbes photos .
J' ai hâte de vous revoir .
Amitiés .
Merci Gérard pour ce beau résumé fidèle de cette journée au Festival Américain nous étions très heureux de participer a cette belle fête , une ambiance particulière de paix et de sérénité oui nous avons tous fumer le calumet de la paix le public et les Vinyls. Merci aux organisateurs.
Très beau commentaire et magnifiques photos - merci .
Mes parent avaient acheté la télé début des années 50 pour regarder un mariage princier ( j'ai oublié le nom ).