A l'ombre des églises en fleurs
C’est la rentrée !! Les élèves retrouvent le chemin de l’école avec leur cartable tout neuf et leur crayons bien rangés dedans. Ils ne risquent rien, ils sont protégés par des renforts de police et des caméras de surveillance partout. Peut-être que l’année prochaine, ils auront en plus un gilet pare-balles. On n’est jamais trop prudent.
Moi, quand c’était la rentrée, la seule crainte que j’avais, c’était de me faire interroger par la prof. Certains critiquent et qualifie ce genre de considération de passéiste, de nostalgique, mais on aura beau dire, c’était mieux avant.
Pour les Vinyls aussi, c’était la rentrée.
Nous étions en effet invités à nous produire pour la clôture du festival de Chartes « Chartrestivales » qui existe depuis 1992. Ce festival présente 50 spectacles en plein air, sur neuf cites de la ville, pratiquement tous les jours des mois de juillet et d’août. Il faut signaler ici le travail réalisé par Michel Brisson et son équipe de bénévoles dont Bruno Doret, le « découvreur de talents », organisateurs des événements pour leur efficacité, leur professionnalisme et leur sympathie. Derrière ses bretelles rouge et son air nonchalant, Michel a su organiser ces cinquante spectacles de main de maître, tout en gardant son calme malgré certainement une très grosse pression, augmentée par les menaces pesant dorénavant sur tout événement public dans notre pays. L’équipe technique, ingés son et lumières était aussi parfaite.
Pour notre rentrée, nous ne craignions pas les terroristes ni les interrogations écrites, mais la chaleur. Le 27 août, jour du concert des Vinyls a en effet connu la plus forte chaleur de l’année et si le spectacle devait commencer à 21 heures, l’installation et la balance devaient commencer dans la journée. Heureusement, notre scène était dressée à côté du portail sud de la cathédrale Notre-Dame qui nous fit bénéficier de son ombre protectrice. Cette cathédrale, inaugurée en 1220 a échappé à la révolution et aux bombardements de la deuxième guerre mondiale. Aujourd’hui, d’avril à octobre, la nuit venue, elle fait l’objet de magnifiques spectacles de lumières, comme tous les monuments de la ville. Quoi de plus jubilatoire que de jouer avec un monument classé au patrimoine mondial par l'UNESCO en toile de fond.
Côté spectateurs, il y avait ceux qui étaient venus nous voir, ceux qui étaient là par hasard et ceux qui cherchaient des pokemon. Pourtant, tous, venant de plus en plus nombreux, sont restés jusqu’à la fin, en demandant et redemandant encore et encore. Alors que la moyenne des spectateurs par soirée était estimée à 720, ils étaient plus de 1500 pour voir et écouter les Vinyls.
Inoubliable rentrée.
GP