Le gang des irréductibles

Lorsqu’on est né après la libération de la France en 1945 et qu’on a passé sa jeunesse pendant les « trente glorieuses », on ne peut qu’être attachés à tout ce qui symbolise cette époque exceptionnelle. Le Rock’n’roll fait partie de ces symboles, ainsi que ce qui en est inséparable, à savoir les belles américaines avec leur carrosserie incroyables, leurs pare-chocs chromés qui nous font encore rêver (je laisse la responsabilité au lecteur de choisir sur quelles belles américaines il préfère fantasmer).

A l’école, où nous allions avec nos tabliers gris, nous recopions à la plume sergent-major sur nos cahiers d’histoire cette phrase : « nos ancêtres les Gaulois », en essayant de respecter les pleins et les déliés.

Aujourd’hui, cette phrase a disparu des manuels scolaires. Il faut dire qu’à présent, il n’y a pas beaucoup de Français qui peuvent se targuer d’avoir des ancêtres Gaulois. L’esprit Gaulois, lui-même est en voie de disparition.

La seule chose qui reste est peut-être l’esprit du plus célèbre des Gaulois, qui n’est pourtant qu’un personnage fictif : l’esprit de résistance d’Astérix et de ses camarades dans leur village d’irréductibles.

Partout où nous allons, nous découvrons un village d’irréductibles lutant pour faire perdurer leur jeunesse et leur passion. Dans cette lutte, les cadavres abondent, mais ce ne sont que ceux des bouteilles de vin et de bière (sans compter les cubis).

Il ne s’agit pas de la nostalgie d’une époque révolue, puisque nous la vivons encore dans nos têtes et nos cœurs.

Samedi 28 mai, le village d’irréductibles s’appelait Illiers Combray, non pas en Armorique, mais dans l’Eure-et-Loir. Yann, le chef du village et ses acolytes du Rocking Gang, association organisant des concerts et des rassemblements de véhicules en lien étroit avec le Rockabilly et les années 50 / 60 ont bien fait les choses à force d’une longue période de communication dans les médias et autres, de sorte que le soir venu, malgré la concurrence d’une fête au village gratuite, du mauvais temps et de la pénurie d’essence, la salle des fêtes où se déroulait le concert des Vinyls était pratiquement remplie. De nombreux spectateurs venaient du village d’irréductibles voisin de Bonneval, où nous avons déjà joué à plusieurs reprises. Il y avait également nos amis des Côtes d’Armor, toujours présents et fidèles.

L’ambiance était si chaleureuse que le temps a semblé passer plus vite que d’habitude. Une excellente soirée qui restera dans nos mémoires.