Faites sauter le bouchon
En ces temps reculés du début des années soixante, les travailleurs Français bénéficiaient de quatre semaines de congés payés, qu’ils prenaient en une seule fois et tous en même temps, aux mois de juillet et août et allaient presque tous au même endroit : la côte d’azur. N’étant pas encore habitués aux autoroutes, ils empruntaient la Nationale 7, trajet obligatoire pour les Parisiens et les Nordistes désireux d’aller vers « les rivages du midi ».
Je peux vous dire qu’ils étaient plus que « deux, trois, quatre cinq, six ou sept ». En fait, chaque ville des seize départements qu’elle traverse sur 1000 kilomètres, constituait un bouchon. Sans doute que vue du ciel, elle devait ressembler à une coulée de lave se déversant de la capitale pour se jeter dans la méditerranée.
Heureusement, il y avait les Relais Routiers, destinés au début (1934) aux camionneurs, puis aux voyageurs de commerce, puis aux touristes. On y mangeait bien et beaucoup et pour pas cher. Certes, les conversations tournaient autour des joints de culasse et des soupapes, mais c’était très convivial.
A présent, on prend l’autoroute. Pour autant, les bouchons n’ont pas disparu. Ils ont simplement été déplacés aux péages autoroutiers. C’est plus moderne, mais, finalement c’est pareil en moins romantique.
Sur la nationale 7 également, les choses ont changé avec la construction, dans les années 2000, de rocades contournant les villes problématiques. Depuis 2006, soucieuse de faire revivre cette belle époque des bouchons, l’une d’entre elles, Lapalisse, dans l’Allier, organise tous les deux ans, « l’embouteillage de Lapalisse ». Cette manifestation donne l’occasion de revoir ou de découvrir de magnifiques voitures de collections dont, pour certaines, on avait oublié jusqu’à l’existence. Une sorte de défilé de mode, en somme, avec des centaines de « top modèles » qui nous faisaient déjà rêver quand nous étions enfants.
Pour la septième édition, Les Vinyls animaient la soirée sixties à la Salle des Fêtes de Lapalisse.
Très jolie salle, très bon public, réceptif et chaleureux, qui nous ont permis de donner le meilleur de nous-mêmes.