Le flop d'une nuit d'été pourri
Suite à la défection de leur ancien chanteur, les Vinyls ont décidé d’annuler tous les concerts pendant environ six mois, le temps de se retourner en trouvant un remplaçant et qu’il soit au point. Chose fut faite de manière parfaite avec l’arrivée d’Alexandre au sein du groupe au mois de mai.
On se préparait donc doucement pour la première échéance, le Fest’ïle de Molène du 14 août, quand un ami des Vinyls ayant appris le désistement d’un autre groupe devant jouer à Sochaux le soir du 13 juillet, parla de nous au comité des fêtes et nous fûmes engagés. Ce plan changeait notre programme, mais nous avons accepté avec joie, car nous connaissons la région, ayant été accueillis de manière formidable l’année d’avant dans le même département à Baume-les-Dames. Nous avons même créé gratuitement l'affiche du concert.
Du coup, il fallait mettre les bouchées doubles afin d’assurer parfaitement le soir du 13, pour le premier concert des Vinyls nouvelle formule. Des répétitions marathons se sont ainsi succédées jusqu’à deux jours avant le concert. Nous étions prêts.
Le matin du 13, lever très tôt, chargement du matériel dans les voitures jusqu’au goulot, car curieusement, à Sochaux ils n’ont pas de sono, de sorte que nous avons dû apporter la nôtre, et départ en bande dispersée, puisque nous n’habitons pas tous dans la même région.
Or, coup de théâtre : à 10 heures, alors que nous étions déjà tous en route, un membre du comité des fêtes de Sochaux téléphone à Jean-Claude, responsable des Vinyls pour lui annoncer que la mairie annulait le concert en raison du mauvais temps. Dès lors, rapatriement d’urgence de tout le monde chez Alexandre pour une répétition et un mini concert impromptu. Tout le monde sauf un (moi) qui n’ayant pas branché mon portable n’appris la nouvelle qu’une fois arrivé chez notre amie de Baume-les Dames, à 40 kilomètres de Sochaux.
Tout ça c’est bien gentil, mais nous avons quand même fait des efforts, dépensé de l’énergie et de l’argent dans l’essence et les péages. Vers qui se retourner pour au moins être dédommagés ? Vers un fonctionnaire de mairie zélé (si, si, ça existe) qui n’était pas en RTT ce jour là et ne voulait pas se mouiller des fois que, la société actuelle étant devenue procédurière à outrance, quelqu’un ayant attrapé un rhume porte plainte « pour connaître la vérité », comme on dit maintenant ? C’est vrai qu’en ce moment, ils ont d’autres Lions à fouetter, à Sochaux.
Vers le nouveau gouvernement qui, malgré les promesses électorales ne parvient pas à faire en sorte qu’il fasse beau au mois de juillet ?
Vers l’ancien gouvernement qui était certainement au courant qu’il ferait moche ce jour là et n’a rien dit pour mettre le nouveau dans l’embarras ?
Finalement, même s’il y a eu une révolution un 14 juillet de je ne sais plus quelle année, rien n’a vraiment changé : les fastes de l’Elysée ont remplacé ceux de Versailles et les petits, les faibles, le peuple quoi, n’aura jamais gain de cause devant les puissants, qu’ils soient grand actionnaire de multinationale ou employé de mairie.
Vous me direz, huit mille emplois supprimés et un concert annulé, ça n’est pas du tout la même dimension, ni n’a les mêmes répercutions. Certes, mais le processus est identique. Un coup de tampon au bas d’une feuille de papier et c’est réglé. Dégagez, allez vous faire voir ailleurs ! D’ailleurs, vous n’avez jamais existé !
Heureusement qu’il reste le Rock & Roll. Rendez-vous donc, comme prévu le 14 août sur l’île de Molène.